Il y a 3 ans, j’ai arrêté les missions d’intérim, et cette pause a duré 3 ans. Mon objectif était de trouver ma voie.
Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.
Dans une série d’articles, je voudrais parler plus en détail de cette expérience, en évoquant les aspects positifs et négatifs.
Avoir moins d’argent
Un effet positif d’une vie sans un job: avoir moins d’argent. Pourquoi ? Parce qu’on apprend à se connaitre. Parce qu’on change sa relation à l’argent.
D’abord, on se rend pas compte pas qu’on peut se passer de certaines dépenses, parce qu’elles font partie de notre identité.
Par exemple, mon appartement (que j’adore par ailleurs) pesait sur mon budget. Sans que je m’en rende compte, je renonçais à des choses essentielles comme voyager, faire de la voile ou de la plongée. Je ne faisais plus de cadeaux, de repas entre amis, tout ça pour rembourser un emprunt immobilier.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas s’endetter pour son logement (au contraire) je dis juste que souvent on voit les choses en grand pour notre logement, et on sacrifie l’essentiel. Par exemple des activités sociales ou sportives. On change progressivement de comportement, d’habitude – inconsciemment car cela se passe progressivement et sur le long terme. On renonce à une forme de liberté financière. C’est insidieux, imperceptible.
Aujourd’hui, je comprends qu’il est essentiel de préserver ma liberté financière, et des expériences de qualité. J’aime bien cet esprit, qui consiste à privilégier l’expérience sur les « biens ».
Mes vrais besoins
Pour reprendre l’exemple de l’hébergement : je m’étais fixé une looooonngue liste de critères : orientation sud, étage élevé, sans vis-à-vis, bien situé, avec parquet, lumineux, avec un grand salon et une chambre, sur Paris etc… (Et ce n’est pas fini…….)
De tout cela je n’ai gardé que : un espace (chambre ou studio), calme, sur Paris.
Il aurait été impossible de passer de l’un à l’autre sans transition. N’ayant plus d’appartement, j’ai réduit mes besoins à zéro: plus d’appart, plus de logement, donc obligée de passer par l’hébergement dans la famille, chez des amis, puis la colocation, par la location saisonnière (airbnb) etc…au final j’ai réalisé que ce dont j’avais vraiment besoin c’est d’avoir un espace privé et calme. C’est tout. Le fait de pouvoir récupérer une chambre à l’hôtel récemment m’a comblée.
Une fois – une seule fois heureusement – j’ai vécu le stress de ne pas pouvoir manger correctement – et j’ai pu vivre cette joie, ce soulagement de pouvoir me faire un plat de pommes de terre et être rassasiée, sans avoir à dépendre de quelqu’un. Plus de peur que de mal…
Relation à l’argent
Je ne voyais pas la valeur de l’argent auparavant. L’argent n’existait pas, à part en tant que chiffre sans substance, une somme qui tombe sur mon compte en banque. Je n’avais pas d’existence financière. Je me sentais au-dessus des questions d’argent. (Je n’avais pas de gros besoins financiers, et un salaire correct).
En manquant d’argent, je me suis mise à exister financièrement, à prendre ma place, à ne plus me laisser marcher sur les pieds (par exemple quand il s’agit de négocier son salaire, ou de ne pas se laisser rouler quand on fait faire des travaux). L’argent est devenu une réalité.