Mon expérience du jeune Buchinger (2)

Après mon article précédent :

Mon expérience du jeûne Buchinger

voici un retour plus détaillé de mon expérience de jeûne de 5 jours (du samedi soir au vendredi suivant à midi), auxquels il faut rajouter 5 jours de descente alimentaire (préparation au jeûne) et 5 jours de « reprise alimentaire ».

Mes objectifs

Le jeûne était clairement sur ma « To do » liste, mais pas pour tout de suite. C’est devenu d’actualité avec la découverte de l’AMJ (Académie Médicale du Jeûne) et donc la possibilité de jeûner sous surveillance médicale.

Je n’avais pas d’objectifs précis, n’ayant pas de problèmes de santé particuliers, je souhaitais avant tout expérimenter et observer. Mon intention était aussi de m’orienter ensuite vers une alimentation végétale.

 

Descente alimentaire

Du mal à m’y mettre. J’ai réduit progressivement jusqu’à éliminer les produits animaux, l’alcool et les excitants conformément à la feuille de route de l’AMJ.
Un des effets positifs de cette phase est que j’ai arrêté (pour la nième fois j’avoue) le café et le thé, définitivement cette fois-ci j’espère.

On nous suggère un nettoyage du foie, que j’ai omis.

En relisant la feuille de route, je réalise que j’ai raté une information essentielle : « Le Jour de votre arrivée est votre premier jour de jeûne : buvez de l’eau, des tisanes, croquez une pomme ou un fruit si vous en éprouvez vraiment le besoin. C’est votre premier jour de jeûne, nous nous retrouvons vers 17 heures ! ».

En fait j’ai complètement omis cette information et mangé normalement le samedi ; devant prendre le volant, je ne voulais pas me retrouver en hypoglycémie sur l’autoroute…

Physiquement

J’avais noté quelques sujets mineurs qui pouvaient potentiellement être améliorés pendant la cure :

  • Tendance à l’inflammation (plusieurs tendinites et capsulites entre 2016 et 2019)
  • Tendance aux rhinopharyngites (1 ou 2 fois par an)
  • Des pertes de cheveux
  • Nez bouché la plupart du temps, je respire par la bouche !

C’est peut-être un peu tôt pour juger (je sors tout juste de la phase de reprise alimentaire) mais je n’ai pas observé de changement, en tous cas pas pour le moment.

En théorie, les bénéfices possibles d’une cure de jeûne peuvent être nombreux : réduction de l’inflammation, réparation des muqueuses intestinales, neurogenèse et amélioration des fonctions cérébrales (source AMJ) ; guérison des micro-cancers, désintégration des tissus de mauvaise qualité, reconstruction et de régénération des tissus sains. (Dr Tal Schaller dans « Le jeûne holistique »).

Mais ce travail du corps pendant le jeûne n’est pas nécessairement visible à l’œil nu. De plus chaque organisme réagit différemment au jeûne, qui ne marche pas pour tout le monde.

Ce qui est certain, c’est que mon organisme s’est bien retrouvé en état de « cétose », puisque je n’ai plus ressenti la faim à partir du 3e jour. L’organisme en état de cétose ne recherche plus ses aliments à l’extérieur mais à l’intérieur, et transforme les graisses stockées en « corps cétoniques » pour nourrir les cellules. Libéré du travail de digestion, il peut utiliser son énergie pour réparer ce qui est à réparer. J’ignore comment mon corps a géré cette phase, mais je suppose qu’un travail de réparation a été effectué, sans pouvoir le vérifier cependant.

Si le corps a besoin de 2-3 jours d’adaptation au jeûne, cela veut dire (a priori ?) que l’état de cétose est limité à 2-3 jours pendant un jeûne de 5 jours, ce qui semble court pour un travail en profondeur. La prochaine fois j’essaierai de prendre un temps plus long. Attention au timing car chaque jour de jeûne effectué requiert un jour de descente alimentaire et un jour de reprise – soit 10 jours de descente alimentaire et 10 de reprise pour 10 jours de jeûne, ce qui fait au total 30 jours.

Selon le Dr Tal Schaller, le retour de la faim marque la fin du jeûne, quand l’organisme a accompli son travail de detox. Chez un jeune de 20 ans et en bonne santé, la faim peut revenir après 5 à 10 jours de jeûne, contre 3 à 4 semaines pour une personne de 60 ans souffrant d’une maladie chronique.

Physiquement je me suis sentie bien pendant cette cure mais je n’ai pas noté cette énergie débordante dont parlent certains ; et en plus j’ai mal dormi. Sauf peut-être le mercredi où j’ai ressenti un pic d’énergie ; j’avais vraiment envie de me dépenser, et je me suis donnée à fonds en randonnée ce jour-là. Je me suis même baignée avec d’autres jeûneurs dans une mer à 13 degrés, un des meilleurs souvenirs du stage.

Thierry Casasnovas, naturopathe, observe que le niveau d’énergie pendant une cure peut être très variable d’une personne à une autre, et une même personne peut présenter des résultats très différents pendant différentes cures, avoir énormément d’énergie ou être épuisée en fonction de son état. C’est le corps, ou notre “médecin intérieur”  qui priorise et affecte l’énergie en fonction des besoins.

Mentalement

Certains jeûneurs mentionnent un état mental exceptionnel, ainsi Tal Schaller dans son livre « le jeûne holistique » :

« Les facultés mentales s’améliorent. »

« Les impressions des jeûneurs sont multiples : sensation de légèreté, puissance physique, bien-être, dynamisme et vitalité, grande clarté intellectuelle, créativité artistique jaillissante, joie débordante, enthousiasme décuplé, vision améliorée et perception des couleurs intensifiée, odorat affiné (humer une fleur devient un vrai festin !), audition accrue, sens du toucher plus développé, contact avec l’âme facilité, perceptions extra-sensorielles développées, voyages hors du corps, vision des anges, des êtres de la nature, des guides spi rituels et des animaux de pouvoir survenant facilement etc., etc. La liste est inépuisable… »

Spirituellement le jeûne peut déboucher sur un temps d’introspection et sur des expériences mystiques.

Je n’ai rien vécu de tout cela mais je suppose que cela nécessite un certain niveau d’expérience et un certain degré de préparation mentale et spirituelle que je n’ai pas (pas encore). Ça peut être intéressant la prochaine fois de jeûner avec cette intention d’introspection et d’être plus ouverte à une expérience spirituelle.

A part ça, je me suis sentie bien, sécurisée et même confortable. Les organisateurs ont su instaurer un climat de confiance et une dynamique tout au long de la semaine.

J’ai noté un afflux d’émotions négatives en milieu de semaine : agitation émotionnelle le mercredi et le jeudi (souvenirs pénibles, sentiment d’insécurité, colère, mauvaise humeur).

 

Reprise alimentaire

C’est clairement l’étape la plus délicate à gérer je trouve. Pendant le jeûne, il n’y a pas de question à se poser, il suffit de se laisser porter par le groupe.

Pendant la reprise, c’est assez facile de résister aux tentations au début, l’envie n’est pas là ; par contre on hésite entre la peur de trop manger car l’estomac s’est rétréci et la sensation de faim ressentie dans la journée.

Puis après quelques jours, j’ai eu tendance à être boulimique et à manger trop. J’ai repris les kilos perdus. J’essaierai de mieux gérer la prochaine fois.

J’ai repris mon activité physique (30mn de marche rapide ou de course en salle de sport tous les 2 jours, alterné avec des séances de stretching) une semaine après la fin du jeûne  – je me sentais un peu faible pendant la phase de reprise.

Aujourd’hui, après une semaine je me sens à nouveau en pleine forme physiquement et mentalement.

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